Les neurosciences derrière la procrastination : pourquoi notre cerveau repousse les tâches
La procrastination, ce comportement universel, n’est pas uniquement une question de volonté ou d’organisation. Elle est profondément ancrée dans le fonctionnement de notre cerveau. Grâce aux neurosciences, nous comprenons mieux les mécanismes biologiques et cognitifs qui nous poussent à remettre au lendemain ce que nous pourrions faire aujourd’hui.
1. Le conflit entre deux parties du cerveau
La procrastination résulte d’un bras de fer entre deux zones principales de notre cerveau :
- Le cortex préfrontal, situé à l’avant du cerveau, est responsable des fonctions exécutives. Il gère la planification, la prise de décision et le contrôle des impulsions. C’est cette partie qui nous pousse à agir de manière rationnelle et à prioriser nos objectifs à long terme.
- Le système limbique, plus ancien d’un point de vue évolutif, est la région qui gère nos émotions et notre recherche de plaisir immédiat. Il privilégie les gratifications instantanées et évite les situations perçues comme stressantes ou inconfortables.
Quand une tâche semble complexe, stressante ou peu gratifiante, le système limbique prend souvent le dessus sur le cortex préfrontal. Résultat : on choisit une activité plus agréable ou moins exigeante, comme regarder une série ou parcourir les réseaux sociaux.
2. La dopamine et la recherche de gratification immédiate
La dopamine, un neurotransmetteur clé dans notre cerveau, joue un rôle central dans la procrastination. Elle est associée au plaisir et à la récompense.
- Lors d’une tâche difficile ou longue, le cerveau anticipe peu de gratification immédiate. La libération de dopamine est faible, ce qui réduit notre motivation à commencer ou à poursuivre cette tâche.
- En revanche, des distractions faciles, comme regarder une vidéo ou jouer à un jeu, activent rapidement notre système de récompense en libérant de la dopamine. Cela renforce notre tendance à privilégier ces activités plaisantes à court terme.
En conclusion, comprendre les mécanismes cérébraux derrière la procrastination nous permet de mieux appréhender ce comportement et d’en déculpabiliser. Ce n’est pas une question de paresse, mais une réaction naturelle de notre cerveau face aux tâches perçues comme désagréables ou difficiles.
Et si nous pouvions reprogrammer notre cerveau pour mieux gérer cette tendance ? Lisez l’article suivant pour découvrir comment faire.
Sources :
Plateforme Psychology Today – santé mentale, la procrastination et le bien-être : psychologytoday.com
David Lefrançois – formateur neuroscience
La Clinique E-Santé – Signes de procrastination & biais cognitifs